Et que ça roule

A chaque fois que je vois un adulte sur une bicyclette, je ne déspère plus de l'espèce humaine.
HG Wells

Je suis né en 1969. Mes parents étaient sensibles à la protection de l'environnement et aux économies d'énergie. L'époque s'y prêtait: mouvement hippie, guerres diverses (Vietnam, conflits israélo-arabe, ...), la première crise du pétrole pointant doucement son nez.

En 1974, nous emménagions dans une superbe maison assez révolutionnaire pour l'époque

• Construite en 4 demi niveaux pour exploiter au mieux la configuration du terrain
• Façade sud vitrée à 85%, façade nord à 10%, double vitrage, châssis bois
• Forte isolation nécessitant une ventilation mécanique
• Un jardin composé d'un potager, d'un petit verger (6 arbres fruitiers), des haies constituées d'arbustes, le tout exclusivement enrichi par du composte maison. Les haies étant un paradis pour les oiseaux, les insecticides étaient inutiles
• Chauffage électrique à accumulation.

Bien sûr d'autres personnes effectuaient le même genre de démarche, mais il est 'amusant' de constater que la fin des années 70 vit ces idées écologiques tomber dans l'oubli.

Nous avions une voiture utilisée par mon père pour aller au boulot et par notre petite famille pour faire ce qui ne pouvait être fait à pied ou transport en commun. Je me rappelle qu'ado je passais pour un doux dingue auprès de mes condisciples car je faisais les 2 km me séparant de l'école à pied alors que la plupart d'entre eux étaient amenés en voiture par leurs parents. C'est donc tardivement (25 ans) que je passais le permis de conduire essentiellement pour des raisons professionnelles.

En 2000, un changement d'employeur me permet de (re)devenir navetteur du TEC Liège/Verviers. Au bout de 6 ans, les horaires respectés de façon aléatoire, des règlements non adaptés à la fréquentation des heures de pointes, le comportement de certains usagers et chauffeurs, m'incitent à repenser ma mobilité. Les données sont les suivantes:

• 6 km de faux plats.
• un temps de trajet que je désire équivalent à l'usage des TEC soit 35 minutes (20 à 30 minutes de bus et près de 15 minutes de marche).
• rejet de la voiture pour une distance aussi courte.
• une piste cyclable de mon domicile à mon boulot.

Le vélo s'est donc imposé tout naturellement mais des soucis de dos me faisaient craindre l'inconfort du vélo traditionnel. Un hasard heureux me permit d'acquérir un vélo semi couché: le BikeE. Aujourd'hui, j'utilise également des vélos droits selon les besoins du jour mais pour les longues balades, le trike ICE SPRINT RS (qui a remplacé le BikeE) est mon chouchou.

Pour avoir quelques infos complémentaires sur les vélos couchés, voici un un petit document (Pensez à l'environnement et n'imprimez que si nécessaire). Je vous invite également à consulter mes liens sur les vélos couchés et les cyclistes quotidiens.

Les bénéfices sont nombreux:

• Un temps de trajet de 20 à 25 minutes quelque soit l'heure de la journée soit près de 10 minutes gagnées sur la combinaison TEC/piéton.
• A l'aller, le temps de se réveiller en douceur. Au boulot, une meilleure concentration et résistance au stress. Au retour, le temps de se décontracter et d'évacuer le stress.
• Economie d'un abonnement TEC.
• Plus de crainte de rater un bus et de rentrer 30 minutes plus tard (si tout va bien).
• Exercice régulier et en douceur (je roule en tenue de ville donc pas question de suer à l'aller). Les 30 minutes d'activités physiques recommandées sont largement assurées.
• Beaucoup de plaisir à suivre le cours des saisons, à échanger des sourires et salutations avec d'autres cyclistes et piétons.
• Diminution de mon emprunte CO2.
• Last but not least, 4 kilos de moins.

Les inconvénients sont ... euh... bien peu nombreux:

• La pluie mais une bonne cape ou une combinaison de pluie font parfaitement l'affaire. Vous n'imaginez pas le plaisir qu'il y a à rouler sous la pluie en observant les automobilistes, enfermés dans la moiteur de leur véhicule, rongeant leur frein et méditant sur les bouchons de m... , la météo de m...
• Le vent fort mais il suffit de prendre son temps et d'utiliser de plus petits développements.
• C'est addictif

Les inconvénients supposés par ceux qui ne pratiquent pas sont:

• L'effort physique: Pour une distance inférieure à 10 km sur un parcours relativement plat, on ne fait guère plus d'effort que si l'on marchait, c'est donc à la porté de n'importe quelle personne en bonne santé.
• La transpiration: Même remarque que ci dessus. Tout dépend du rythme pris. Il ne s'agit pas de faire une cyclosportive mais de se rendre à son travail dans un délai raisonnable. Pour ma part je roule en tenue de ville et parcours les 6km à une vitesse moyenne de 18km/h. Il y a quelques trucs pour réduire effort et donc transpiration:
  • Une couche de vêtements en moins par rapport à ce que l'on mettrait si on devait se déplacer à pied ou attendre le bus.
  • Ne pas pédaler plus vite lorsque le vélo accélère suite à une pente. Au contraire, en profiter pour se refroidir et se laisser porter.
  • Ne pas s'arrêter brutalement et rentrer dans un bâtiment chauffé: la transpiration est immédiate. Au contraire, ralentir avant la destination afin que le corps se refroidisse en profitant du déplacement d'air.
  • Mouliner à un rythme régulier et ne passer aucune pente en forçant.

Allez, à vous de jouer maintenant. Il est probable que ce soit aussi à votre portée. Faites vous plaisir et faites plaisir à l'environnement.

Pour d'autres infos et partages d'expérience allez visiter les forums et sites qui y sont consacrés su ma page de lien.

Le trike

Juillet 2012, un drôle de vélo à 3 roues entre dans l'écurie tandis que le BikeE et le pliant sont vendus. Il s'agit d'un trike ICE SPRINT RS à savoir un vélo couché à 3 roues.

Pourquoi avoir remplacé le BikeE et surtout pourquoi un trike?

Le BikeE, bien qu'étant un excellent vélo, me causait des douleurs insupportables à la hanche et au genou droits au bout de quelques kilomètres au point que je ne l'utilisais plus. En effet la position presque assisse crée une flexion très importante des jambes lors du pédalage et pour peu que l'on souffre de problème articulaire, cela devient vite pénible. Quelques essais (tant en 2 que 3 roues) m'avaient montré qu'une position plus couchée limitait voir éliminait ces douleurs. Convaincu par la formule couchée, il me fallait donc évoluer vers une autre machine.

Suite à mes soucis de santé et à la prise de médicaments entraînant parfois une tension basse et donc des problèmes d'équilibre, j'ai finalement opté pour la formule 3 roues, naturellement stable. Cela dit je l'avais déjà testée avant et j'avais beaucoup apprécié car

• stable
• conduite fun façon kart
• souvenir des tricycles et autre gokarts de l'enfance
• capacité de chargement
• possibilité de rouler au pas sans risque derrière les piétons sur les RAVels encombrés et étroits traversant Liège
• aucune côte ne lui fait peur même s'il faut monter à 0,1km/h
• fait naître bien des sourires sur les visages des piétons et des usagers de la route

Bien que beaucoup me disent "C'est très bas, on ne doit pas te voir", je constate exactement l'inverse: de nombreux coups de klaxon et pouces levés (surtout de la part des motards et camionneurs) indiquent que je suis bien visible. Rappelons que les automobilistes repèrent très bien les nids poules et les plaques d'égout pourtant bien plus basse que le trike dont la hauteur est équivalente à celle d'un enfant de 4 ou 5 ans. D'une façon générale, les véhicules passent largement à plus d'un mètre alors qu'en vélo 2 roues on se fait froler plus que de raison.

En conclusion, le trike est convivial et sécurisant.